Bernard Calet — Pas encore…

du 20 mai au 15 juillet 2010
du mercredi au samedi de 15h à 19h

Le travail de Bernard Calet prend le plus souvent la forme d’installations où sont utilisés différents médiums comme la sculpture, l’image photographique ou vidéo, le son. Le langage dans sa double fonction, définition et métaphore, est aussi une composante importante de son oeuvre.

Les recherches de Bernard Calet portent depuis toujours sur la notion de l’espace et la complexité que la modernité a introduite dans notre relation à celui-ci, autrement dit la perception fusionnelle de ses multiples aspects : architecture, paysage, frontière, endroit de transit ou encore image cérébrale, point de fuite des flux communicationnels, zone floue de l’imaginaire… Tous ces « espaces » se (re)présentent en road movies superposés où le réel s’imbrique au fictionnel et vice-versa. Ils nous sont contemporains et, par cela même, insaisissables et incertains. Pour s’y situer, nous sommes contraints à un état de mobilisation non-stop, physique et mentale, entre un ici et un ailleurs, entre un « déjà» et un « pas encore »*.

L’exposition Pas encore… réunit deux pièces récentes, Now here et Construction. Pour leur installation, Bernard Calet a privilégié la cohabitation plutôt que la monstration. Les pièces s’infiltrent dans les bureaux comme ramifications amplifiantes du travail de l’agence. Un métissage des usages du lieu qui, encore une fois, questionne l’espace et ses contours.

Now here est une pièce murale qui hybride différentes formes. Elle s’apparente autant à un mobilier design qu’à une enseigne, tout en déjouant les fonctions de l’un comme de l’autre. Cette perturbation des codes formels met en scène un jeu avec le(s) mot(s) now-here (ici-maintenant), nowhere (nulle part). Une mise en boucle, un va et vient visuel et sémantique qui construit simplement mais sûrement le noeud gordien de l’oeuvre.

Construction est une étonnante boîte monde. La pièce, reproduction en taille réelle d’un carton d’emballage, de ceux qu’on utilise habituellement lors de déménagements, est réalisée en dibon réfléchissant. Les effets puissants du miroir sont ici à l’oeuvre pour donner forme à une tautologie troublante ; Construction « capte » tout ce qui l’entoure sans pour autant le contenir. Telle une machine célibataire, elle s’adonne à un mouvement sans fin et sans finalité.

  • Voir Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain, éd. Rivages, 2008, p.p 25-32.

COMMUNIQUÉ PRESSE
LISTE D’ŒUVRES EXPOSÉES
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