L’artiste français Alain Bernardini naît en 1960 à Meaux.
Après avoir été lycéen (pas longtemps), apprenti maçon, homme de ménage, laveur de vitres…, Alain Bernardini entreprend à presque 30 ans des études d’arts plastiques et de lettres. Il place au cœur de sa démarche le monde du travail dont il propose une autre représentation et, tout en continuant à exercer une activité salariée, expose régulièrement depuis 1992.
Alain Bernardini invite les « seconds » rôles des entreprises : les ouvriers, les secrétaires, à participer à la réalisation de leur portrait. Les œuvres d’Alain Bernardini témoignent des réalités du monde du travail, hors des idées reçues, en captant la singularité des personnes représentées, et donnent ainsi sa place au sujet.
Parmi les représentations du travail, il est des temps qui jamais ne figurent. Ce sont l’interruption, l’attente, la pause, les discussions entre collègues. Des moments nécessaires et admis par la législation du travail qui dépassent parfois le cadre de l’autorisation. Ces temps non travaillés retiennent l’attention d’Alain Bernardini.
De 1991 à 2001, Alain Bernardini a côtoyé régulièrement les jardiniers de parcs municipaux de la région parisienne. Ces moments d’observation et d’écoute attentive ont donné lieu à des photographies, des vidéos, des performances et des textes où transparaît la part de fiction potentiellement présente dans les éléments les plus ténus du quotidien.
Alain Bernardini cherche à documenter ces moments non travaillés au sein des entreprises et selon d’autres modalités. Ses prises de vue, négociées et réalisées sur des temps très courts, ouvrent à débat -avec les employés comme avec la direction- sur l’image du travail et le travail de l’image.